« Dis-moi où tu habites, et plus encore comment, tu habites... »

Notre chez soi nous dit quelque chose de nous-mêmes : sur le plan intime, personnel, mais aussi collectif.

S'intéresser à nos logements et à la transformation de l'habitat depuis l'après-guerre, c'est raconter quelque chose de la société française.

 Fruit d'une enquête fouillée, ce texte retrace par l'évocation vivante de l'évolution du paysage urbain tout un pan de notre histoire contemporaine : les architectes qui, depuis les ruines de la Reconstruction, imaginent nos maisons, les constructeurs qui les ont réalisées, les promoteurs et les politiques qui les ont financées, les marques qui les ont meublées, les habitants enfin qui y ont imprimé leur âme. Le texte se déroule comme un long travelling dans les différents styles d'habitat, d'architectures, styles de vie, et leurs problématiques spécifiques,intérieurs et intériorité : - 1945-1955 : l'urgence de reconstruire, l'entrée dans la modernité par un habitat en rupture avec l'habitat traditionnel. - 1955-1975 : grâce au béton, matériau phare des Trente Glorieuses, construction des grands ensembles, vecteurs de progrès et d'espoir ; comment s'y approprier son « chez soi » ? - 1980-2000 : les grands ensembles devenus des lieux de relégation, quels logements réinventer ? - 2000-2020 : l'aspiration au pavillon, développement des lotissements périurbains, le temps du désir d'entre-soi et d'un certain repli sur soi ?

Ce document, au-delà du sentiment de nostalgie qu'il suscite par l'évocation de « chez soi » où chacun peut se reconnaître, participe à la compréhension de la société française. Habiter n'est-il pas toujours « une affaire politique » ?